Games est à l’E3. Depuis les stands, les parkings et ailleurs, petit tour d’horizon quotidien et impressions à chaud en attendant le grand bilan à lire dans Games#9, en kiosques.
De retour un an après, c’est la même bannière marquée du slogan de Sony qui se dresse devant nous à l’entrée du Convention Center pour cet E3 2015. La grandeur attend donc toujours, mais qui ou quoi? Après des conferences venues ça et là marquer le coeur et les esprits (ah Final Fantasy VII, ah Shenmue 3, ah The Last Guardian), le moment était venu d’encore attendre, comme la foule massée à l’entrée avant ouverture des portes, et puis dans d’innombrables files d’attente de ces halls transformés en purgatoires bruyants. Autant de signes d’une apocalypse joyeuse, où l’on se prend volontiers en selfie avec des zombies, alors que non loin de là, quatre jeunes blondes évangelistes appellent à la repentance au passage piéton menant vers l’entrée du salon.
Après un passage chez Square-Enix pour découvrir un line up divers et consistant et parler de Just Cause 3 et d’open world avec Francesco Antolini, principal designer du jeu, rendez-vous était pris chez Nintendo. Avant de rencontrer Katsuya Egushi, créateur de la série des Animal Crossing, on avait, entre autres, tâté d’un Star Fox [Zero] en forme de remake à peine caché de Starfox 64 (avec un système de visée guère convaincant), un Zelda en coop sur 3ds [The Legend of Zelda: Tri Force Heroes] ou un dérivé de Metroid [Prime: Federation Force] où l’on doit pousser une balle. Difficile aussi de savoir quelle histoire Nintendo veut nous raconter, à part ce savoir faire au charme certain, mais de plus en plus suranné et replié sur lui-même, comme ces niveaux de Mario Maker qui n’invitent qu’à une sempiternelle répétition. Pour couronner le tout, alors qu’on s’était lancé l’hypothèse d’un épisode sur mobile, on a eu à la place pour Animal Crossing d’abord un jeu d’architecture intérieure, puis un jeu de plateau où il s’agit de se lancer à la poursuite comptable de points de bonheur, le tout motivé par l’utilisation des Amiibo, autour desquels la communication tournait principalement…
Pour se réconforter de ce qui fut, il faut se l’avouer, un bide, il fallait en ce premier jour plutôt se situer à la marge. Ambiance cool et décomplexée à l’image de leurs jeux (on en reparle prochainement) chez Devolver, dans le parking loué à deux pas du salon. Et plaisir de la découverte chez Indiecade -festival que l’on commence à bien connaître désormais chez Games-, où s’affichait une selection de jeux misant tout sur la diversité (VR, PC, board games ou jeux physiques y avaient leur place). Pour Stephanie Barish, organisatrice du festival qui a également lieu tous les ans à L.A., le critère principal de selection était le plaisir de leur découverte. Des choses parfois simples ou inabouties donc, mais qui pour la plupart élargissaient le champ des possibles du jeu video, comme pour nous dire encore, que plutôt que de miser sur des promesses, il valait surement mieux chercher sans savoir à quoi s’attendre.
Pour finir, et avant notamment Sony, Microsoft et la VR, pêle mèle de ces jeux dont vous entendrez peut-être moins parler mais qui nous ont tapé dans l’oeil :
Au milieu du vacarme, ça fait parfois du bien d’être seul : entre Project Solus (qui fait penser à une version jeu video d’Interstellar), Long Dark (et ses belles forêts blanches de Colombie Britannique) ou encore Magnetic Closed Field (Portal x Cube -le film-), il s’agit de survivre livré à soi-même. Autre point commun? Ils viennent de pays (Suède et Canada) où la nature et la solitude sont bien présent. On attend que des studios indés français (ou pas) se lancent dans le Cantal. Chiche ?
https://www.youtube.com/watch?v=Gmq4VASSMcg
Ca fait aussi du bien quand le temps s’arrête avec le désormais célèbre Super Hot, un FPS qui étire la temporalité au maximum pour mettre à l’épreuve la mémoire et l’habileté du joueur. Le temps s’arrête quand ce dernier est immobile et reprend son cours quand il bouge. Simple et genial.
Et si à la place d’un hérisson bleu on avaitun elephant pouvant ainsi tout détruire sur son passage ? Le résultat s’appelle Tembo the badass elephant et fait plaisir.
Dans une esthétique plus délicate, le magnifique Cuphead montre ce que les derniers episodes de Epic Mickey auraient du être.
Difficile de juger de la qualité d’un RPG sans pouvoir le prendre longuement en main, mais le casting réuni autour du déjà repéré The Legend of Legacy, produit chez Atlus, laisse rêveur. À l’illustration et au design Tonomi Kobayashi de la série des SaGa, au scénario Masato Kato des Chrono Trigger et Chrono Cross…
No Comments